Parlons désirs
avec Josépha Raphard
Clara Blocman et Josepha Raphard se sont rencontrées lors d’un talk dans notre pop-up pour parler de désirs. Le désir fluctuant qui varie dans un couple. Si la baisse de libido au cours d’une relation est dans le top 3 des raisons qui poussent les couples à consulter une sexologue, alors peut-être qu’il est temps d’ouvrir la conversation, toustes ensemble ?
EST-IL NORMAL DE VIVRE UNE DIFFERENCE DE LIBIDO DANS SON COUPLE ?
Pour pouvoir répondre à cette question, il est nécessaire d'abandonner cette notion de normalité qui n’existe pas lorsqu'on parle de désir et de relations amoureuses ou sexuelles.
Chaque couple est unique et vit les choses de façon différente.
Est ce que le désir reste le même tout au long d’une relation ? “Impossible!” est la réponse de Josépha. Et pour justifier sa réponse, elle cite quelques raisons qui expliquent cette fluctuation :
1) Les femmes, au cours de leur cycle, peuvent ressentir plus ou moins de désirs selon les périodes. Alors que les hommes ne ressentent pas forcément la même chose.
2) La peur est également un frein à l’assouvissement de ses désirs. On a peur de tester de nouvelles choses, d’en parler, du jugement de l’autre sur ses fantasmes, de ne pas répondre aux attentes de l’autre.
3) Le quotidien peut également abîmer ce désir. La colère, la tristesse, la parentalité, la routine, toutes ces émotions et responsabilités peuvent écorcher vos envies et faire baisser votre libido.
QUELLES SONT LES SOLUTIONS ?
Comment pouvoir vivre cette différence de désir le mieux possible ? Comment réduire ces fluctuations?
Le plus important est d’en parler ensemble : la communication, c’est la clé.
Au lieu de s'imaginer les désirs de l’autre, ses attentes, ce qui pourrait lui plaire, demandez-lui tout simplement.
Ce n’est pas toujours facile de parler de sexualité avec son ou sa partenaire mais plus vous prendrez l’habitude de communiquer, plus cette habitude deviendra fluide.
Rassurez-vous l'un-l'autre, expliquez ce que vous ressentez, partagez vos pensées et vos points de vue.
Pensez aussi à dialoguer avec vous-même. Prenez le temps d’apprendre à vous connaître, demandez vous ce que vous voulez. Octroyez- vous du temps pour vous. Sortez boire des verres avec vos copines. Faites des choses qui vous font du bien !
Le dernier mot de Josépha, c’est que la gentillesse cultive le désir.
Quand on a passé une mauvaise journée ou qu’on ne prend pas le temps de se dire des mots gentils, partager un moment intime avec son ou sa conjoint(e) n’est pas la première chose à laquelle on pense. Alors qu’entendre “tu es très belle”, ça donne beaucoup plus envie.
COMMENT ATTISER LE DÉSIR ?
Un nouvel ensemble de lingerie Ysé ? Ça peut être une réponse. La lingerie sert à se sentir belle, on peut la porter pour l’autre mais on peut et on doit avant tout la porter pour soi.
Se sentir belle, sexy, sensuelle en lingerie, ça peut être un déclencheur du désir .
Josépha explique aussi que le désir réside dans les petites attentions et les gestes du quotidien. “Quand mon mec fait la cuisine, j’ai beaucoup plus envie de lui”, se confie-t-elle. Un baiser sur le front, un compliment glissé à l’oreille, un plat réconfortant… Ce sont parfois les choses simples et faciles qui attisent notre désir.
Prenez votre temps. Il est important de se détacher de la pression de la performance et de s’attarder sur l’acte en lui-même. Les préliminaires ne sont pas seulement un passage à la pénétration, ils font partie de l’acte et sont tout aussi importants. Non, vous n’êtes pas obligé de tout tester, non vous n'êtes pas censé avoir envie tout le temps, non la pénétration n’est pas forcément l’objectif.
Pour certains couples, créer de la distance peut également être une solution. C’est une manière de rendre l’attente difficile et les retrouvailles encore plus fortes.
DÉSIR ET MATERNITÉ
La maternité est un chamboulement dans l'intimité du couple. De nombreuses femmes n’ont pas envie de faire l’amour durant leurs grossesses et la grande majorité ont besoin de temps après leur accouchement pour retrouver leur libido.
Durant la grossesse, il n'est pas rare d'entendre que le désir augmente : mais ce n'est quasiment jamais le cas, du moins parmi les personnes coachées par Josepha.
Et passer le temps long de la grossesse sans se connecter sexuellement avec son partenaire peut créer de l'anxiété, mais le plus important est de s'écouter et de savoir que l'on n'est pas seule dans cette situation.
Quant au post-partum, même si certaines infirmières lancent au débotté que les activité sexuelles peuvent reprendre 6 semaines après l'accouchement, il ne faut surtout pas se mettre la pression d'un timing exact à respecter.
D'ailleurs lors du talk, Josepha cite l'exemple d'une cliente qui lui aurait dit qu'elle avait besoin de voir une sexologue car sa sexualité post partum tardait à reprendre... 3 mois après l'accouchement. Ce qui déclenche le rire dans la salle, tant les femmes ayant vécu ce passage de la vie savent que le désir peut savoir se faire attendre après l'arrivée d'un bébé.
"Pour avoir du désir, il faut se donner du temps pour parler à deux... Mais surtout pour se parler à soi de ce qu'on souhaite et à quel rythme."
