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#CHEZMOIENYSÉ

INTÉRIEURS, c’est notre toute première capsule 100% homewear. Nous l’avons pensée comme une invitation à réfléchir aux liens, aux sensations, aux rituels qui construisent notre monde intérieur.

Pour cette discussion, Clara Blocman, fondatrice d'Ysé a rencontré Marguerite Piard (@margueritepiard), qui a incarné notre chapitre avec sa sœur Louise. Mannequin parfois et peintre toujours, Marguerite a échangé avec Clara autour de la question de se sentir bien, sa façon de se sentir chez elle.

Chez soi, avec Marguerite Piard
Chez soi, avec Marguerite Piard

Clara : Quel est l'endroit où tu te sens bien ? Ce n'est d'ailleurs pas nécessairement un endroit.

Marguerite : Le lieu réel où je me sens le mieux serait chez moi, dans mon atelier ou au bord de l’eau en Normandie, à Jullouville, sur la plage à chercher des cailloux. L’endroit fictif où je me sens à ma place, c’est aussi dans l’espace de ma peinture. Dans les lieux oniriques que j’invente. Je m’intéresse à la notion de safe place. Je peins des rivages, des endroits dont le temps et le lieu ne sont pas pleinement explicites. Ils sont peuplés exclusivement de personnages féminins. Les hommes absents, elles ne craignent aucun regard sur leur corps. Elles ne sont ni dans la séduction, ni dans la comparaison. Ce n’est pas par misandrie, c’est par besoin de respirer. Ainsi ces femmes peuvent vivre un certain répit, même si cela reste de l’ordre de la fiction. Pour moi une safe place serait un endroit où règne la bienveillance et l’entraide, et où toute crainte disparaît. J’aimerais en avoir un.

C : Est-ce que tu penses aussi peut-être à des personnes, des objets qui te rassurent ?

M : Evidement, les personnes qui me font me sentir en sécurité sont mes proches et ma famille. Se sentir « chez soi » ne concerne pas forcément qu’un lieu en particulier. Ça peut sembler naïf mais je me sens chez moi dans les bras de ma maman par exemple, dans l’instant d’une discussion forte et émouvante avec ma sœur… Je ne sais pas si tu t'es déjà posée cette question, « Si ta maison brûle, quels objets sauverais-tu en premier ? », si tout le monde est à l’abri bien sûr ! « Quels sont les objets qui sont ancrés dans tes souvenirs ? Ceux qui font que tu te sens chez toi alors qu’ils n’ont pas forcément de valeur matérielle? ». Pour moi, ces objets seraient les albums photos, les œuvres de mes ami(e)s peintres que j’ai commencé à collectionner, les lettres d’amour et d’amitié que je protège dans une boîte… Il y a aussi plein de petits objets que j’ai chinés, collectés et que j'ai dotés de sortes de « pouvoirs magiques ». Savoir qu’ils sont là avec moi me fait du bien. Je me sens ancrée, chez moi.

"J’ai plein d’objets que j’ai dotés d’une sorte de pouvoir magique."

Chez soi, avec Marguerite Piard
Chez soi, avec Marguerite Piard
Chez soi, avec Marguerite Piard

C : Et ton atelier par exemple, est-ce un endroit dans lequel tu passes beaucoup de temps ?

M : J’y passe tout mon temps. J’ai déménagé de l’Orfèvrerie qui était à Saint-Denis [un lieu regroupant plein d’ateliers d’artistes]. Depuis la rentrée, je suis installée dans un atelier à Ivry que je partage avec une autre peintre, Tatiana Vejic. Elle fait aussi de la peinture figurative. C’est très stimulant et enrichissant de pouvoir travailler collectivement. On échange beaucoup sur la technique de la peinture, sur nos lectures féministes en particulier et sur nos histoires personnelles qui imprègnent nos peintures respectives. C'est très important pour moi de me sentir bien dans l'endroit où je crée. Dans cet atelier, même si je n’y suis pas depuis très longtemps, je me sens également chez moi.

Chez soi, avec Marguerite Piard

C : J'aimerais maintenant parler de Louise, ta sœur. On voit sur les photos de vous deux que vous partagez une complicité unique. Il y a même des photos où on dirait que vous êtes jumelles ! On vous l'a déjà dit ?

M : Oui plus je la peins, plus je me rends compte de notre ressemblance, mais je ne crois pas que l'on nous ait déjà prises pour des jumelles ! On a des caractères assez différents. Ceci dit, quand je la regarde je me vois aussi quelques années avant. C’est très intéressant de peindre aussi souvent un même modèle car on enregistre les traits particuliers de la personne, on « apprend » la morphologie du visage, du corps. Je commence à connaitre ceux de Louise. Ce serait d’ailleurs un bon exercice de la dessiner sans qu’elle pose, d’imagination. Récemment j’ai peint un portrait de nous deux, je voulais jouer sur ces profils très similaires, comme un double autoportrait où effectivement on ne saurait pas si ce sont deux jumelles, ou deux « moi ». L’effet miroir m’intéresse.

Chez soi, avec Marguerite Piard

C : Comment caractériserais-tu votre relation ?

M : Je crois que je ne pourrais pas me passer d'elle, même si actuellement on ne se voit plus aussi souvent qu’avant, quand on vivait ensemble. On habite maintenant toutes les deux dans des endroits différents [sa sœur habite à Lyon] donc ça nous éloigne physiquement, mais on reste toujours aussi proches. Lorsque l’on se retrouve, notre complicité revient dès la première seconde... Je ne saurais pas expliquer pourquoi, ni comment. On connaît chacune l’humour de l’autre, ses malheurs, ses faiblesses et ses questionnements. Aujourd’hui, il y a beaucoup de tendresse et de bienveillance entre nous alors que quand nous étions petites il y avait des disputes, de la rivalité. On a appris à se parler, à s’écouter. Nos discussions aussi ont changé. Elle s’éveille de plus en plus au féminisme, elle se pose beaucoup des questions, c’est agréable de pouvoir parler avec elle d'un sujet qui me tient tant à cœur. Je suis très fière d’elle.

C : Est-ce que le fait qu'elle soit ta muse contribue aussi à rendre votre relation unique ?

M : En prenant Louise comme modèle, je sais qu’il y a une confiance innée concernant la relation peintre-modèle. Il n’y a pas de pudeur. C’est plus compliqué lorsqu’on demande à une autre personne de poser nue dans des positions qui vont à l’encontre des poses dites « féminines », stéréotypes véhiculées par la pub ou le cinéma. Les femmes que je représente ont les cuisses ouvertes, le dos courbé, les plis du ventre apparents…
C’est peut-être pour cela que je fais autant d’autoportraits et que je peins si souvent Louise, ainsi je n’idéalise, ni ne sexualise le corps nu. Elle sait qu'à travers ces positions et ces cadrages intimes j’invite celui qui regarde à faire preuve de bienveillance et de respect. Donc oui, cette relation peintre-modèle au-delà de notre relation de sœurs renforce cette idée de confiance, et le fait qu’on prenne soin l’une de l’autre.

Chez soi, avec Marguerite Piard

C : La peinture, c’est un endroit où vous vous sentez bien toutes les deux ?

M : Oui, c’est ça ! Le corps de Louise, immortalisé dans ma peinture, est paisible et je suis chez moi dans ma peinture. Il y a aussi le temps de travail après la séance de photos, quand elle repart et que je commence à travailler sur son image. C’est comme si je continuais à passer du temps avec elle.


ses pièces favorites
à porter « chez elle »

Chez soi, avec Marguerite Piard
gilet long Paula ivoire
culotte pensée du matin noir
Chez soi, avec Marguerite Piard
Chez soi, avec Marguerite Piard
foulard dernier soir groseille
ensemble douceur intérieure moka
gilet long Paula ivoire

Chez soi, avec Marguerite Piard - Hanna Lhoumeau
Chez soi, avec Marguerite Piard - Hanna Lhoumeau

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