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LE CORPS À CŒUR

Donner la voix,
à Marie

Cette année, à l’occasion d’Octobre rose, nous avons choisi de faire un pas de côté.
Ne pas prendre la parole, mais la donner. Créer un espace où les récits et les corps puissent se libérer.

Nous avons rencontré quatre femmes touchées par le cancer du sein. 
Aujourd’hui, c’est Marie, 36 ans, qui choisit pour Ysé de se raconter, à coeur ouvert et corps découvert.

Quelle est ton histoire avec le cancer du sein ?

Au début de l’année 2022, au détour d’une visite de routine chez ma gynéco, une masse un peu dense est détectée dans le sein droit. Au départ il s’agit de faire une petite échographie de contrôle, qui se révélera assez vite être le début d’une multitude d’examens et de biopsies. Pendant plus d’un mois, je ne sais pas ce que j’ai, tout en le soupçonnant très fortement. Une fois le diagnostic du cancer posé, les soins vont très vite : mastectomie du sein droit, chimio, radiothérapie, hormonothérapie.

Pour accompagner les traitements, après l’opération, j’ai commencé à faire de la danse, puis j’ai ajouté le yoga, et depuis un an, le foot. J’essaie de rester très active, cela me permet aussi de tenir les traitements que j’ai aujourd’hui. Cependant, je fais aussi attention à ne pas aller contre mon corps, et de faire avec mon corps : quand je sens de la fatigue, je me repose. 

Pour la reconstruction, j’ai choisi la technique du lipofilling (prélèvement de graisse et injection dans le sein). Je trouvais assez belle l’idée que mon corps allait avoir en lui-même les ressources pour se reconstruire. Et je voulais aussi un résultat naturel, même s’il a fallu 5 opérations pour y arriver. Aujourd'hui je porte plusieurs traces de mon cancer, les plus visibles sont les cicatrices, et c'est ok pour moi.

Le conseil qui t'a aidé et que tu souhaiterais partager à toutes les femmes atteintes de cancer ?

Je me souviens que j’ai pris l’habitude, lorsque j’étais en plein dans la chimio, de mettre quasi quotidiennement des paillettes très fines sur le visage, notamment sur les joues. Une fois que mes cils ont repoussé, j’ai mis le plus vite possible de la couleur dessus, du bleu ou du vert, même si je n’avais qu’un millimètre de cil. C’était une manière pour moi d’avoir quelque chose qui me mettait en joie : j’avais besoin que ce soit un peu la fête quand je voyais ma tête !

Aurais-tu une recommandation artistique qui traite du cancer, que tu aimes particulièrement ?

Quand j’étais en cancer, j’avais énormément de mal à lire quoique ce soit sur le sujet. C’était trop à vif. Maintenant que c’est plutôt derrière moi, je vais lire “Journal du Cancer”, de Audre Lorde. Pendant la chimio, à l’hôpital ou en dehors, j’écoutais beaucoup de musique, et notamment deux titres, un peu en boucle : “Strong”, de Romy, et “It’s Okay To Cry” de Sophie. J’ai reçu ces deux titres comme des invitations à craquer et à avoir des faiblesses pour mieux tenir.

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